Longueur : 64–74 cm Poids : 2800 g
Inconnu de la plupart des Canadiens, l’Albatros à pieds noirs est un oiseau familier pour les marins qui appareillent depuis la côte du Pacifique. Des trois espèces d’albatros présentes au large du littoral ouest du pays, c’est lui qui est observé le plus régulièrement. Il se reproduit principalement sur les plages isolées de l’archipel d’Hawaï pendant notre hiver-printemps et vagabonde librement dans le Pacifique Nord le reste de l’année. Les Albatros à pieds noirs s’assemblent avec d’autres espèces d’oiseaux marins le long du plateau continental au large de l’île de Vancouver, surtout entre juin et septembre, attirés là par les remontées d’eau froide riches en nutriments depuis le fond de l’océan alors que les vents du nord-ouest poussent les eaux de surface plus chaudes vers le sud.
L’espèce est relativement petite par rapport à d’autres espèces d’albatros, son poids ne dépassant pas 3 kilogrammes en moyenne, mais elle présente quand même une impressionnante envergure de 2 mètres. Cet albatros vit très longtemps (jusqu’à 40 ans) et ne se reproduit pas avant l’âge de cinq à neuf ans; de plus, la femelle ne pond qu’un oeuf par année. Comme chez les autres espèces d’albatros, les couples sont formés pour la vie et exécutent des danses nuptiales élaborées semblables à celle de leur espèce soeur, l’Albatros de Laysan, avec laquelle ils cohabitent dans les colonies de nidification. Le calmar constitue l’essentiel du menu des albatros, qui suivent les bateaux de pêche pour consommer des déchets de poissons car c’est là qu’ils ont le plus de chances d’en trouver.
Les albatros et leurs cousins plus petits de l’ordre des Procellariiformes (comme les océanites, les fulmars et les pétrels) sont dotés de narines tubulaires qui les aident à naviguer et à détecter leurs proies sur les vastes étendues océaniques. Ces tubes qui surmontent le bec renferment également une glande qui leur permet d’évacuer l’excès de sel que ces oiseaux ingèrent.
Les effectifs de l’Albatros à pieds noirs ont subi une forte diminution en raison des captures accessoires dans les filets maillants et les palangres des bateaux de pêche pendant les années 1990. Les changements apportés aux pratiques de pêche ont réduit cette menace, sans toutefois l’éliminer. Ces oiseaux ingèrent des quantités considérables de débris de plastique qui dégagent une substance chimique qu’ils confondent avec de la nourriture (article en anglais). La situation quant à la conservation de l’Albatros à pieds noirs équivaut au statut d’espèce quasi menacée à l’échelle mondiale et d’espèce préoccupante au Canada au titre de la Loi sur les espèces en péril, et l’espèce fait l’objet d’un plan de gestion pour les eaux canadiennes du Pacifique.